vendredi 12 septembre 2014

Union Européenne : l'imposture de la subsidiarité et l'abandon de souveraineté

Déclaration d'Aymeric Chauprade, tête de liste en Ile de France :

La construction européenne s’est fondée, à l’insu de beaucoup, sur des transferts progressifs de souveraineté nationale.

Loin d’être la communauté de nations libres promue avec brio lors du référendum de Maastricht, elle s’est substituée en entité omnipotente, de manière totalement inédite dans l’histoire de l’humanité. 
Ni nation, ni empire dans l’ordre de la philosophie politique et du droit constitutionnel, elle est un monstre-broyeur de souveraineté nationale qui paralyse et rend impuissante toute nation qui ne se soumet pas à son projet. 
Vice de forme ou vice de fond ? Simple mécanisme à posteriori ou postulat de base ? Les vices sont à la fois de fond et de forme, la forme étant au service du fond. Quoi qu’il en soit, vice de fond et vice de forme se retrouvent dans la définition même du principe de subsidiarité.

On sait que la construction européenne a été initiée par la chrétienté sur le principe de subsidiarité, élément essentiel de la politique classique. Ce principe de subsidiarité a été rappelé à maintes reprises par l’Eglise au XXème siècle pour contrer l’étatisme grandissant des systèmes totalitaires et des Etats providence. Pour Pie XI :

« de même qu’on ne peut enlever aux particuliers, pour les transférer à la communauté, les attributions dont ils sont capables de s’acquitter de leur seule initiative et par leurs propres moyens, ainsi ce serait commettre une injustice en même temps que troubler d’une manière très dommageable l’ordre social, que de retirer aux groupements d’ordre inférieur, pour les confier à une collectivité plus vaste et d’un rang plus élevé, les fonctions qu’ils sont en mesure de remplir eux-mêmes. L’objet naturel de toute intervention en matière sociale est d’aider les membres du corps social et non pas de les détruire ni de les absorber. »

La subsidiarité privilégie intrinsèquement la liberté d’initiative des individus et des communautés (famille, entreprise, commune, nation) et leur capacité à assumer elles-mêmes leurs responsabilités. 

Cette subsidiarité protectrice de la souveraineté et de la liberté est chaque jour bafouée : le programme de l’ABCD de l’égalité en est une magnifique illustration… Alors que l’Education nationale, téléguidée par LGBT et autres lubies parties du ministère des droits des femmes, tente de nous imposer une emprise idéologico-éducative, il n’en reste pas moins que les parents restent les premiers responsables de l’éducation de leurs enfants, l’école n’étant que subsidium (aide) et son intervention subsidiaire. Imposer une éducation sexuelle scolaire, orientée qui plus est, revient bien à enlever aux parents leurs responsabilités élémentaires pour les transférer à l’Education nationale, alors même qu’ils ne sont pas dans l’incapacité de le faire… 

L’intervention n’est donc ni légitime, ni conforme et de fait, pour reprendre l’expression de Pie XI, « trouble d’une manière très dommageable l’ordre social » …

***

En pourtant, le traité de Maastricht 1992 prétendait qu'il fallait prendre les décisions au plus près des citoyens !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire